Chine des Ming et des Qing face à l’argent espagnol :

 

 

 

 

Complément suite à la lecture de :

 

  • « Dictionnaire de la civilisation chinoise » collectif, éditions Albin Michel – 1.998.

  • « 1493 » de Charles Mann, éditions Albin Michel – 2.011.

 

 

Préliminaires :

L’espagnol Miguel Lépez de Legazpi (.1.505 à 1.572.) en compagnie d’Andrés de Urdaneta partent du Mexique en novembre 1.564 pour une traversée du Pacifique, transitent par les Moluques, actuels Maduku, avant d’arriver aux Philippines ou ils s’établirent à Maojun. Legazpi s’empara de Manille en 1.571 et le chef des musulmans de « Maynilia », le raja Suleyman, fut massacré avec 300 de ses soldats. Devenue la capitale de la colonie, Manille était un point de passage des commerçants chinois. Rapidement les joncs apportèrent d’abord de la soierie et de la porcelaine, puis divers produits manufacturés recherchés par les Espagnols. Les Chinois repartaient avec d’importantes cargaisons de métal d’argent, mais introduisirent dans leur pays patates douces, maïs, tabacs et quelques autres ingrédients provenant d’Amérique tel que pommes de terre et piment. Afin d’éviter une trop grande hémorragie d’argent vers l’Asie Madrid imposa rapidement des quotas et des taxes sur les produits chinois.

Provenance du métal argent : Le minerais d’argent est extrait dans les mines de Potosi dans le sud de la Bolivie. Une importante communauté de « Vasco » (.ou Basques.) s’établit dans la ville de Potosi. Elles entèrent en activité en 1.546 grâce aux conquistadors espagnols civilisés et chrétiens. Officiellement seulement 10 % était détourné vers la Chine, mais il semblerait qu’avec la corruption, les très chrétiens envahisseurs détournaient bien plus de métal vers l’Asie. Afin de mieux rentabiliser la production les civilisés très chrétiens adoptèrent l’usage du mercure pour purifier le minerait qui était jusqu’alors traité à la méthode amérindienne par chauffage du minerais. Donc sur les ordres du vice-roi très chrétien, Francisco de Folede, ce mercure fut extrait dans les mines d’Huancavelica au Pérou à partir de 1.570. La toxicité des saintes mines de mercure mal ventilées provoquèrent la mort prématurée de plus de 3 millions d’amérindiens contrains saintement à l’exploitation du gisement. D’aucuns, par la grâce de Dieu très miséricorde, affirmèrent qu’il y aurait eu près de 8 millions de décès provoqués par la sainte exploitation des très chrétiens conquistadors. La production du filon commença à décliner dans les années 1.640 pour s’épuiser presque totalement au XVIIIème siècle.

Colonie chinoise à Manille :

Est constitué sur les instance du pouvoir espagnol en 1.583 un quartier strictement réservé à tous les Chinois de Manille nommé Parian. Les artisans chinois finir par constituer une redoutable concurrence au détriment des colons espagnols qui s’indignèrent. L’on imposa alors aux Chinois des contraintes commerciales devant favoriser l’esprit d’entreprise des colons européens, mais l’hémorragie du métal argent se poursuivit. Alors Madrid limita la traversée du Pacifique à 2 galions par an ce qui incita les armateurs à faire construire par les Malais 2 énormes galions de 2.000 tonnes pouvant transporter plus de 50 tonnes d’argent, sans compter que certains ont dut se livrer à des traversées clandestines. Les Espagnols en 1.603 massacrèrent 25.000 Chinois du Parian, mais inlassablement les encombrants commerçants chinois revirent et firent l’objets de nouveaux massacres de la par des « civilisés » chrétiens en 1.639, 1.662, 1.686, 1.709, 1.755, 1.763 et 1.820.

Petit rappelle historique de la monétisation chez les Chinois :

La plus ancienne monnaie chinoise est le cauri, un coquillage originaire des mères du sud. Ce n’est q’au premier millénaire avant notre ère que l’on se met à utiliser comme monnaie d’échange du bronze, jusque là réservé aux vases, armes et outils. Au – IIIème siècle se multiplient les monnaies de bronze : imitation de cauris, des pièces rondes, d’autres en forme de bêches, de houes, ou de lames de couteaux utilisées dans les villes. Il faut attendre la dynastie des Qin, en – 221, pour que la monnaie soit uniformisée au niveau national avec des pièces en bronze – qui représentait officiellement un dix-millième de la livre d’or - et en or avec la fixation d’une valeur officielle entre les deux métaux. Cette monnaie restera en usage jusqu’à la fin de la dynastie Han (.- 206 à + 220.). Cette monnaie de bronze qui pesa d’abord une demi-once (.7,5 g.) puis 5 grains (.ou sapèque wuzhu de 3 g.) facilita les échanges avec le monde gréco-romain. L’unification de la monnaie disparaît avec la période des Six dynasties, puis des Tang. Ces derniers s’octroyèrent un droit de préhension sur l’ensemble des mines de cuivres dans une cinquantaine de mines principalement localisées dans le sud du pays pour émettre des sapèques rondes, qui symbolisant le cosmos, percées d’un trou carré symbolisant la terre. Mais de peu de valeur, il fallait 1.000 sapèques liés par un jonc pour constituer une ligature. La fiscalité se tourne néanmoins vers des prélèvements de production tels que des coupons de soie. C’est sous les Song (.960 à 1.279.) que l’usage d’une monnaie officielle est relancée. Sont émis en grande quantité des sapèques en bronze dont le nombre aurait atteint 6 milliards d’unités en 1.073. Toutefois comme le bronze se dévalua par rapport à l’or et l’argent le pouvoir impérial dut dévaluer le sapèque, mettre en circulation des pièces en fer, puis se lança dans l’émission de billets monétisés afin de se substituer aux pesantes ligatures et aux pièces de fer fort lourde elles aussi. Ces billets furent émis d’abord par des banquiers, puis à partir de 1.070 par le ministère des finances, le Bureau des revenus publics et le Commissariat du sel et du fer. L’apparition de l’imprimerie facilita l’émission de ces billets. Les occupants mongols continuèrent d’utiliser la monnaie papier qui se déprécia continuellement. Au début de leur domination les Ming revinrent au prélèvement en nature.

Dans la Chine des Ming (.1.368 à 1.644.) :

La piraterie composée de Japonais, de Chinois et quelques autres minorités ethniques, dite « wokou », débuta sous les Ming. Etablit au départ au Japon, les wokou s’implantèrent en Corée et s’attaquèrent aux côte du nord, avant de progresser vers le sud au-delà de Taïwan. Au Japon le shōgun Ashikaga Yoshimitsu (.voir Japon chapitre 27.) tenta en vain d’éradiquer cette piraterie. L’affaiblissement du pouvoir japonais après 1.523 ne fit que favoriser la piraterie. Les wokou établirent de nombreuses bases à partir de 1.530 du Shandong au Guangdong. A partir de 1.553 les wokou n’hésitèrent plus à massacrer tous ceux qui présentaient une entrave à leurs actions. Les Ming entreprirent de combattre les wokou de 1.560 à 1.570.

Face à l’essor des échanges avec Manille le pouvoir impérial décida d’encourager la culture de mûrier indispensable à l’élevage des vers à soie. Et les prélèvement des taxes – en particulier sur la tabac - et impôts en nature furent progressivement remplacés en poids d’argent et furent émis des sapèques de bronze et des lingots en argent estampillés. Mais l’afflue de ce métal en provenance d’Amérique entraîna la chute de la valeur de l’argent provoquant la baisse des revenus de l’empire ce qui fut l’un des facteurs qui favorisa la chute des Ming. Cette baisse de la valeur de l’argent entraîna en revanche une réévaluation du cours du bronze à partir du XVIIème siècle.

Dans la Chine des Qing (.1.644 à 1.911.) :

 

Afin de préserver leur empire des influences extérieures les Qing firent évacuer le littoral chinois sur plusieurs kilomètres vers les montagnes du Fujian, du Guangdong et du Zhejiang, dont l’ethnie des Hakka. De plus cette décision avait l’avantage de siniser les tribus indigènes de l’arrière L’interdiction de résider près des côtes ne fut levée qu’en 1.681.

Les Qing, plus humains que les Ming, organisèrent un réseau de greniers collectifs afin de combattre les disettes et famines. Ils instaurèrent également un dispositif d’aide aux sinistrés accompagné d’une suspension des impôts. Ils incitèrent les populations rétrogrades à ne pas supprimer les enfants de sexe féminin à la naissance. Ils lancèrent une campagne de vaccination pour lutter entre autre contre la variole. Il fut aménagé un réseau de routes pour facilité le commerce, mais aussi le transport de vivre vers les régions de disette. Nous avons vu au chapitre 31 que les Mandchous incitèrent les Chinois à renoncer à la déformation des pieds des Chinoises, mais que cette directive resta sans effet.

 

Province chinoises / source Larousse sur le net
Province chinoises / source Larousse sur le net

 

Après une période de répit les wokou sous l’impulsion de Zheng Chenggong (.ou Tcheng Tch’engkong, dit Koxinga, né d’une mère japonaise et ex amiral des Ming / 1.624 à 1.662.) qui se déclara comme un opposant à la nouvelle dynastie Qing, développèrent de nouveau leurs trafiques. Zheng Chenggong établit sa base au Fujian, se constitua une flotte importante –d’aucuns avancent 15 à 20.000 embarcations - et obtint la complicité des Tanka, ethnie du Guangdong méprisé par le pouvoir chinois. Il relança le commerce chinois de Manille, mais la puissance de Zheng finit par inquiéter les Espagnols qui décidèrent en 1.662 (.voir ci-devant « Colonie chinoise à Manille ».) d’expulser manu militari les Chinois du Parian. Zheng se réfugia alors à Taïwan ou il délogea les Néerlandais, mais il décéda quelques moins plus tard et ses fils ne surent pas reprendre l’affaire. L’un des fils de Zheng qui voulu reprendre la succession fut battu par les Qing en 1.689. Toutefois la piraterie n’est pas pour autant anéantie et suite aux turbulences au Nam-Viet dans les années 1.780 (.voir chapitre 33.) la piraterie s’étant au large du Vietnam.

A la fin du XVIIIème siècle le « carolus » d’argent espagnol se répandit le long des côtes chinoises. A cette époque mille ligatures de sapèques valaient un taël, soit une once (.environ 38 g.) d’argent, mais la valeurs variait selon les lieux. En 1.853 la Chine substitua le dollar espagnol par le dollar d’argent mexicain sans pour autant pouvoir enrailler l’affaiblissement de sa monnaie. En 1.867 diverses mesures furent prises pour faire un équilibre avec le cuivre, mais les révoltes au Yunnan relancèrent la crise monétaire. Ce ne sera qu’avec la république que le système monétaire se stabilisera. Ce ne sera qu’au milieu du XIXème siècle que la piraterie commencera à régresser sérieusement.

 

Un désastre écologique : Nous avons vu ci-devant que les Qing avaient exigés le repli des population du littoral vers l’intérieur, dont les Hakka. Privés de leurs terres, ces populations se tournèrent vers des cultures capables de s’adapter à des terres de montagne loué et donc, dont l’aménagement durable se révélait non rentable du fait de cette non appartenance. Les montagnes furent alors déboisées afin d’y cultiver du maïs, de la patate douce et du tabac. L’empereur Yongzheng (.ou Yong-tcheng / 1.723 à 1.736 / voir aussi Chine chapitre 32.) proclama sans beaucoup de succès le tabac nuisible pour la santé en 1.727. Le Sichuan avec l’afflux de populations han passe en quelques décennies de 9 à 25 millions d’habitants. Le débroussaillement et le déboisement des montagnes favorisèrent la multiplication des inondations et augmentèrent leurs amplitudes à partir de 1.700. A partir de 1.802 des mesures furent entreprises pour éliminer les cultures du maïs sans grands succès. Plus tard Mao Zedong pour favoriser l’agriculture favorisera le déboisement relançant ainsi les désastres environnementaux et engendra la mort de nombreuses personnes.

 

Voir aussi Additif 5 "Diplomatie" 

 

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POUR ACCEDER A :

 

Atlas historique universel

 

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Selon Lucilio Vanini  (.ou Giulio Cesare Vanini / 1.585 à 1.619.) « l’homme pourrait descendre des singes »

 

 

 

Paul D’Holbach a écrit :

 

« O homme, ne concevras-tu jamais que tu n’es qu’un éphémère » !

 

&

 

Le christianisme c’est « un tissu d’absurdités, de fables décousues, de dogmes insensés, de cérémonies puériles, de notions empruntées des Chaldéens, des Egyptiens, des Phéniciens, des Grecs et des Romains ».

Il rejoint de La Mettrie en affirmant qu’il n’y a pas de liberté puisque la pensé n’est qu’un aspect de la matière.

 

 

 

Pour  Emmanuel Kant le devoir moral est un principe universel valable pour tous les humains et en toutes circonstances, c’est pour cette Raison qu’il préconise le rigorisme au détriment du pragmatisme et il dénonce ceux qui font le bien par convenance et plus particulièrement ceux qui font le bien par intérêt – il penser ici à ceux qui font le bien dans l'unique espoir de parvenir au Paradis et non pour répandre le bien - ce qui n’a aucun sens moral. L’Eglise catholique portera Kant à l’Index !

 

 

Remarque de l’auteur :

Selon Kant un bon chrétien mène naturellement une vie honnête et humain. Socrate posa la question :

« Est-il plus avantageux de paraître juste que de l’être vraiment » ?

Kant semble répondre 2.200 ans plus tard au philosophe grec en affirmant que ceux qui font le bien par crainte de Dieu sont de mauvais chrétiens car ils réfrènent, ou réduisent au maximum leurs perversités et leurs actes répréhensibles uniquement par peur de l’enfer, hors se sont ces mauvais chrétiens qui ont du mal à contrôler leurs bas instincts qui prétendent à qui veulent les entendre, que l’athéisme est la porte ouverte à toutes les dérives, hors

les athées n’ont pas de leçons à recevoir de ces êtres immondes

prêts aux pires exactions, qu’ils soient chrétiens, musulmans ou judaïsants.

 


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Voir le rapport 2 013 de l'IHEU

«Freedom of Thought

Report 2013 »

 

Les athées sont exécutés dans 13 pays musulmans et discriminés partout dans le monde, y compris en Europe !

 

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A lire :

La construction de Jésus

De Bart Ehrman

 

aux éditions H & O

 


Chez le même éditeur voir les autres ouvrages sur les religions

 

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