Les Jésuites et les « reducciones » Guarani :

 

 

 

Article réalisé suite à la lecture de

 

  • «  Résumé de l’histoire de Buenos-Ayres, du Paraguay et des provinces de la Plata suivi du résumé de l’histoire du Chili » de Ferdinand Denis, éditions Lecointre et Durey - 1.827.

 

 

Nota : Voir aussi l’Additif 4.

 

 

A l’additif 4, nous avons vu qu’au Brésil arrivèrent en 1.550 plusieurs jésuites qui firent du prosélytisme et s’évertuèrent à éradiquer l’anthropophagie. Au bout de 4 ans Thomé de Souza céda en 1.552 le pouvoir à don Duarte da Costa arrivé au Brésil en compagnie de 7 jésuites. Pour des raisons inconnues les missionnaires préférèrent aller prêcher la bonne parole vers le sud du continent. Il est possible qu’ils aient voulu échapper à l’autorité du nouveau gouverneur brésilien. Ils fondèrent une colonie dans la plaine de Piratininga d’où ils prendront leur expansion sur les terres paraguayennes.

Les Guaranis avant la colonisation :

Ces agriculteur sont apparenté aux Tupis qui occupaient l’Est du continent sud du Paraguay à la Guyane (.voir carte de l’additif 4.). Les Guaranis étaient moins portés à la guerre que les autres peuples autochtone et se vêtaient de poncho. Contrairement aux femmes tupies les Guaranies ne pratiquaient pas l’avortement.

Colonisation :

 

Nous avons vu à l’additif 4 que Pedro de Mendoza (.1.487 à 1.537.), gratifié du titre d’adelando, confia le commandement du fort de la ville d’Asunción à Martinez de Irala, puis, non seulement, il distribua des terres à ses soldats, mais après avoir obtenu la confiance des Guaranis en 1.539, il les aida à fonder des villages. Vous pouvez voire à l’additif 4 que Martinez de Irala dut mater une révolte des Amérindiens en 1.546. Irala fonda plusieurs villes au Paraguay et asservit les Guaranis. A la mort d’Irala c’est son gendre, Gonzalo de Mendoza qui lui succède. Puis après la disparition de ce dernier les ecclésiastiques influèrent sur le pouvoir. Ortiz de Zarate nomma Cacéres son lieutenant, mais celui-ci fut arrêté pendant la messe en 1.572, puis ce fut le tour de Zarate d’être arrêté. La fille de ce dernier épousa don Juan de Torres de Vera, malgré l’opposition du vice-roi de Lima. Le Général Juan de Gara, chef des armées et tuteur de la fille de Zarate fit renaître en 1.580 Buenos-Aires qui avait été délaissé. Garay multiplia les commanderies qui devinrent une entrave pour la recherche de nourriture par les Amérindiens. Les Amérindiens Minuanes se vengèrent en massacrant Garay et son escorte ; lui succéda Vera y Arago.

 

Missions jésuites d'Amérique du Sud
Missions jésuites d'Amérique du Sud

 

Les Guaranis et les jésuites :

Ceux-ci arrivèrent au début du XVIIème siècle et fondèrent par la persuasion un état indépendant au Paraguay en 1.609. Les jésuites avaient déjà expérimenté leur technique de persuasion avec les Taruma. Elle consistait à rassembler un certain nombre de bovins et de progresser dans la forêt avec des effectifs réduits, dont quelques Guaranis déjà converti au christianisme, afin de ne pas effaroucher les peuplades de la région. Lors de la rencontre avec les Guaranis la délégation s’empressait d’offrir gracieusement des animaux. Plus besoin de chasser, et lors des festins ils était facile d’exposer les conditions d’élevage tout en dévoilant les dogmes chrétiens et en renforçant subrepticement les effectifs qui deviendrons rapidement nécessaire pour canaliser et former les nouveaux éleveurs. Dans quelques cas, si la tribu se montrait rebelle, la force était alors charitablement assénée (.il s’agit évidemment de la charité chrétienne.). Le village une fois soumis, les jésuites se chargeaient de l’administration, pourvoyaient aux approvisionnements et s’attelaient à améliorer et réorganiser l’agriculture de subsistance que les Guaranis pratiquaient déjà. Les jésuites respectèrent le parlé guarani qui est encore en usage de nos jours au Paraguay. Tout était mis en commun. Les fêtes païennes existantes étaient multipliées et adaptées aux rites chrétiens avec musique, danses et parade militaire. Parmi les nouvelles festivités l’on avait introduit des processions en l’honneur de la « prétendue » Viège. Les travaux des champs s’accompagnaient de musique. Chaque communauté possédait des magasins pour stocker les récoltes et lors des distributions de denrées, la même quantité était dévolue à chaque personne. L’on occidentalisa les vêtements. Le peuple se vêtis d’une robe blanche – l’habit variait peu entre femmes et hommes -, les officiers de bourgade toujours d’origine guarani portaient des uniformes venus d’Europe. Les hommes travaillaient la terre et les femmes filaient et tissaient le coton et plus des travaux ménagés. Etait également formés des artisans destinés à la construction et la décoration des écoles et les églises. Chaque village était pourvu d’un curé secondé dans certains cas par un vicaire appartenant à l’ordre. Certaines peuplades errantes qui ne furent pas massacrées par des colons furent intégrées dans des villages. La police était assurée par des indigènes et contrôlait les heures de travail, de repos et de divertissements. Toutes insoumissions étaient redevables de flagellations. Pour assurer la sécurité du pays était maintenue des milices initiées à « l’art » de la guerre. Chaque village était donc dotés d’une infanterie et d’une cavalerie, qui étaient équipées d’armes à feu, mais les indigènes avaient également le droit d’utiliser leur bola traditionnel. Avaient également été fabriqués une artillerie à partir de fut en gros bambous. Les milices étaient amenées à repousser l’incursion d’Amérindiens et d’intervenir quelque fois contre certaines agitations qui pouvaient nuire aux intérêts de l’ordre à Buenos-Aires. La population s’accrue, mais l’organisation proche de l’autarcie ne rapportait pas de devise à la couronne d’Espagne qui décida d’envoyer des inspecteurs dans les missions, mais leur accès dans les villages était interdit par les jésuites. Si Madrid y déléguait des évêques, ceux-ci étaient intégrés dans des fêtes à n’en plus finir qui réduisait à néant l’inspection des lieux.

Nous pouvons voir à l’additif 4 que le général uruguayen, José Artigas (.1.764 à 1.850.) partisan de l’indépendance et farouche adversaire des Espagnols inverti l’Uruguay en 1.814, mais qu’il fut vaincu par les Argentin et les Brésiliens et dut s’enfuir au Paraguay (.ou chapitre 32 quarté.). Lors de sa conquête de l’Uruguay Artigas détruisit 23 missions.

Mais bientôt l’opulence des missions fit jazzer, et l’on répandit le bruit que le sol des Guaranis regorgeait d’or et de pierres précieuses. Devant la montée des dures pressions capitalistes des colons avides de pillages, les jésuites nommèrent un honorable guaranis déjà âgé, un nommé Nicolau, cacique de toute la communauté guarani. Don Diègue de los Reyes, nommé gouverneur, fut chargé de contrôler les affaires en Uruguay, mais son intégrité incommoda, alors l’on envoya de Buenos-Aires Don Joseph de Antequera qui s’empara du pouvoir en 1.721 et obtint l’appui des ambitieux colons, hors los Reyes s’évada et non seulement il fut reconnu par le vice-roi du Pérou, il obtint l’appui des jésuites en 1.723, mais il fut capturé par les impérialistes. Les jésuites réunir une petite armée en 1.724 pour assurer leur défense, alors l’on expulsa les jésuites d’Asunción. Le conflit éclata et 300 Amérindiens y perdirent la vie, contre 25 pour le parti impérialiste d’Antequera, puis se dernier s’empara de plusieurs missions, mais de nombreux Amérindiens eurent le temps de s’enfuir dans la forêt. Hors Antequera pédant et rapace finit par de faire des ennemis. Le nouveau vice-roi de Lima en 1.725 envoie le gouverneur de Buenos-Aires, Bruno-Maurice de Zavala, combattre Antequera qui prit la fuite, mais intercepté il fut envoyé à Lima. En 1.728 le roi rétablit les privilèges des jésuites qui peuvent rétablir leurs bureaux à Asunción. Suite à l’exécution d’Antequera, les comuneros se soulevèrent contre le pouvoir de Lima, multiplièrent les victoires et chassèrent les jésuites d’Asunción. Mais les comuneros furent refoulés par les Guaranis des missions en 1.732. La même année Zavala nomma don Manuel Augustin gouverneur du Paraguay et obtint le soutien des jésuites. Mais la guerre, la disette provoquée par l’absence de bras pour travailler la terre suite enrôlements, et les épidémies fit fuir dans la forêt de nombreux Guaranis en 1.733. Puis le nouveau gouverneur fut assassiné. Les comuneros nommèrent gouverneur Juan Ortiz de Vergara. L’on exigea que toutes les missions partent au-delà de la rivière Parana en 1.734. Avec le soutien de Zavala, les Guaranis marchèrent contre les hommes de la junte en 1.735 et les jésuites purent se réinstaller à Asunción, puis purent ouvrir des bureaux à Buenos-Aires et à Montevideo. Zavala étant mort, don Martin d’Echauri le remplaça et pu maintenir la paix au Paraguay malgré les attaques des Guaycourous et des Mocovis. Fort de leurs succès les jésuites décidèrent d’étendre leurs possessions et voulurent soumettre la province du Chaco et réussirent partiellement dans leur entreprise. Les missions du Paraguay comptaient environs 200.000 habitants. En plus de l’agriculture l’élevage avait pris de l’ampleur et les missions du Paraguay, selon Denis, détenaient dans les deux millions de bêtes.

Malgré les interdictions provenant de Lisbonne et de Madrid des navires battant pavillon portugais, mais dirigés par des jésuites, trafiquaient entre le Paraguay et l’Europe, principalement dans les ports portugais et anglais. Grâce à l’indulgence de complices dûment rémunérée, ces navires arboraient aux abords des côtes brésiliennes le pavillon de l’ordre – un pavillon blanc traversé d’une croix noire – et pouvait remonter la rivière d’Argent et assurer un commerce fructueux entre les deux continents. D’autre part, de nombreux Guaranis commerçaient avec des frontaliers espagnols et portugais.

De nouveau, le pouvoir espagnol, jaloux des richesses des missions – entre autre les églises regorgeaient de richesses inestimables -, voulu s’imposer en voulant contrôler si toute la population payait la capitation, mais les jésuites entravèrent autant qu’ils purent tous contrôles. De leur coté les négociants d’Asunción protestaient contre le tors que leurs faisaient endurer la contrebande des jésuites. Afin de renforcer le contrôle sur la Pampa Madrid envoya à Buenos-Aires en 1.754 le lieutenant-général don Pedro de Cevallos avec 2.000 hommes. Le premier objectif fut de soumettre les jésuites. Cevallos marcha sur le Paraguay en harmonie avec les troupes partie de Rio de Janeiro qui s’avancèrent vers le territoire des jésuites, mais les Portugais face aux difficultés se montrèrent peu entreprenants. Les guerres d’Europe entravèrent l’arrivé de renfort, mais arriva une injonction. Le vice-roi de Buenos-Aires, le marquis de Buccarelli devait expulser tous les jésuites. Mais la prudence était de mise et les missions furent infiltrées par des agents de la colonie dont l’objectif restait secret, car enfoui au font d’une enveloppe qui ne devait être ouverte que sur ordre. Ainsi en 1.768 ces agents secrets s’emparèrent des jésuites et de leurs dossiers. L’ordre fut éradiqué du Paraguay et d’autres ordres religieux plus conciliant avec le pouvoir de Madrid remplacèrent la compagnie honnie.

Se constituèrent des juntes pour lutter contre la cour de Madrid, le secrétaire d’une des juntes, Jose Rodriguez de Francia (.1.766 à 1 840.) chassa en 1.811 les Espagnols de Buenos-Aires, puis est élu consul du Paraguay qui parvint à l’indépendance la même année (.en 1 811 / l’indépendance du Paraguay fut ratifié en 1.813.) et ce pays resta influencé par les méthodes d’administration de l’économie des jésuites. Le Paraguay tenta donc de maintenir une pratique autogestionnaire (.voir le chapitre 34.). Furent nommés deux administrateurs du Paraguay, Francia et un nommé Igross, mais Francia s’accapara rapidement de tous les pouvoir et se dota d’une imposante milice suppléée par 4 légions de volontaires.

A Buenos-Aires est nommé dictateur en 1.816 le général Martin Puyredon qui veut imposer sa loi sur tous les territoires de la Plata, hors se dressa contre lui le parti des fédéralistes. Profitant des discordes Francia confirme l’indépendance du Paraguay en refusant de se soumettre au pouvoir de Buenos-Aires et plaça 3 navires sur la rivière Parana afin d’assure son indépendance.

Les néo-« reducciones » Guarani : Au chapitre 35 nous voyons que Jose Rodriguez de Francia (.1.814 à 1 840.) se déclare dictateur perpétuel en 1.816 et le pays se ferme aux étrangers et les déplacements, des colons comme ceux des Amérindiens, vers l’extérieur du pays font l’objet de stricts contrôlés. L’administration est réorganisée et la peine de mort est abolie. L’enseignement est généralisé grace à la multiplication des écoles publiques. Cette bonne administration et le respect de toutes les catégories sociales, malgré la suppression de la peine capitale, firent régresser de façon notoire la délinquance. Son neveu, Francia Carlos Antonio Lopez dictateur de 1.844 à 1.862, abolit l’esclavage et reconnaît aux Amérindiens la citoyenneté à part entière en 1.948, ouvre les frontières et modernise le pays. Afin de protéger son économie, Francisco Solano Lopez (.1.865 à 1.870.) envahit l’Uruguay occupé par les Brésiliens (.voir Guerre de la Triple Alliance.). Les vainqueurs sur l’invective des Britanniques pillent et détruisent les villages et constituent de grands domaines privés.

Guerre de la Triple Alliance : Dans le but de chasser les Brésiliens de l’Uruguay, Lopez envahit l’Uruguay, mais est taxé d’expansionniste ! Les Britanniques, soucieux de combattre un pays qui refuse tout investissement étranger, soutiennent l’Alliance composée de l’Argentine, du Brésil et de l’Uruguay et qui est conclue en mai 1.865 à Montevideo. Une guerre impitoyable s’engage, Asunción est prise en janvier 1.869, puis Solano Lopez capitule en mars 1.870 et est assassiné. 80% de la population du Paraguay est exterminée, les terres sont saisies sur le bon conseil des Britanniques. L’Argentine obtient la province des Misiones, une partie des Corrientes et du Chaco. Les Brésiliens, qui sont de très bons chrétiens, vendent au marché de Sâo Paulo de nombreux paraguayens comme esclaves (.je rappel que le président français Nicolas Sarkozy a affirmé que « Les religions nous ont beaucoup apportés » ?.).

 

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POUR ACCEDER A :

 

Atlas historique universel

 

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Selon Lucilio Vanini  (.ou Giulio Cesare Vanini / 1.585 à 1.619.) « l’homme pourrait descendre des singes »

 

 

 

Paul D’Holbach a écrit :

 

« O homme, ne concevras-tu jamais que tu n’es qu’un éphémère » !

 

&

 

Le christianisme c’est « un tissu d’absurdités, de fables décousues, de dogmes insensés, de cérémonies puériles, de notions empruntées des Chaldéens, des Egyptiens, des Phéniciens, des Grecs et des Romains ».

Il rejoint de La Mettrie en affirmant qu’il n’y a pas de liberté puisque la pensé n’est qu’un aspect de la matière.

 

 

 

Pour  Emmanuel Kant le devoir moral est un principe universel valable pour tous les humains et en toutes circonstances, c’est pour cette Raison qu’il préconise le rigorisme au détriment du pragmatisme et il dénonce ceux qui font le bien par convenance et plus particulièrement ceux qui font le bien par intérêt – il penser ici à ceux qui font le bien dans l'unique espoir de parvenir au Paradis et non pour répandre le bien - ce qui n’a aucun sens moral. L’Eglise catholique portera Kant à l’Index !

 

 

Remarque de l’auteur :

Selon Kant un bon chrétien mène naturellement une vie honnête et humain. Socrate posa la question :

« Est-il plus avantageux de paraître juste que de l’être vraiment » ?

Kant semble répondre 2.200 ans plus tard au philosophe grec en affirmant que ceux qui font le bien par crainte de Dieu sont de mauvais chrétiens car ils réfrènent, ou réduisent au maximum leurs perversités et leurs actes répréhensibles uniquement par peur de l’enfer, hors se sont ces mauvais chrétiens qui ont du mal à contrôler leurs bas instincts qui prétendent à qui veulent les entendre, que l’athéisme est la porte ouverte à toutes les dérives, hors

les athées n’ont pas de leçons à recevoir de ces êtres immondes

prêts aux pires exactions, qu’ils soient chrétiens, musulmans ou judaïsants.

 


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Voir le rapport 2 013 de l'IHEU

«Freedom of Thought

Report 2013 »

 

Les athées sont exécutés dans 13 pays musulmans et discriminés partout dans le monde, y compris en Europe !

 

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A lire :

La construction de Jésus

De Bart Ehrman

 

aux éditions H & O

 


Chez le même éditeur voir les autres ouvrages sur les religions

 

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