Les minorités en Chine :
Suite à la lecture de « Chine insolite des minorités » de Patrick Bernard et Michel Huteau des éditions Anako – 1.996, et la consultation du « Dictionnaire de la civilisation chinoise » des éditions Albin Michel déjà utilisé par ailleurs.
Les minorités représentent à la fin du XXème siècle 7 % de la population chinoise divisés en 55 familles linguistiques ; occupant environs 50 % de la surface du pays. Mais leurs territoires font l’objet d’une colonisation constante par les populations Han depuis la révolution communiste. Avant la révolution les minorités étaient considérées comme « barbares » et n’avaient pas le droit de chasse ni de pêche. Les Zhuang et les Manchou sont de nos jours fortement sinisés. Les « Turkish » (.ou turcophone.) au Xinjiang descendant des Ouïgour. Deng Xiaoping décida de préserver l’identité culturelle des minorités ce que Mao avait strictement interdit.
Le groupe linguistique dit « sino-tibétain » fut constitué en comparent le tibétain, le birman, le karen, le lolo, le bolo, le naga et le chin à la langue chinoise archaïque, dit langue commune, qui fut parlé jusqu’à l’époque des Han. Les anciens dialectes chinois se divisaient en wu, xiang, cantonais, hakka (.ou Kan-hakka / nous avons vu que les Hakka qui habitaient le Nord de la Chine émigrèrent dans les provinces du Guangdong et du Fujian sous les Song du Sud car ils refusèrent d’adopter la pratique du bandage des pieds des femmes.), min et mandarin.
Nota : Avec l’introduction du bouddhisme à l’époque Han, les Chinois adoptèrent plusieurs mots sanskrits.
Dans le sud de la Chine est localisé le plus grand nombre de minorités. Les minorités musulmanes sont arrivées vers 1.855 en même temps que les Mongols ; par la suite ils se révoltèrent avec le soutien des Britanniques, mais les Chinois qui obtinrent l’aide des Français l’emportèrent en 1.873 et massacrèrent de nombreux musulmans.
Rien qu’au Yunnan vivent 24 minorités qui sont :
Au sud
Les Dai qui est un groupe ethnique proche des Thaïs
Les Jinuo
Les Kucang
Les Hani que l’on retrouve également au Laos, au Vietnam et en Birmanie sont probablement les premiers habitants du Yunnan.
Au Sud-ouest
Les Achang
Les Bulang qui pratiquent le tatouage
Les Wa
Les Benglong, dit aussi les Da’ang
Les Nu
Au Nord-ouest
Les Bouyei
Les Naxi qui ont conservés une culture matriarcale
Les Pumi
Des Tibétains
Les Lisu
Les Lahu
Les Dulong qui pratiquent le tatouage et qui auraient de nombreux points communs avec les tribus d’Amazonie
Les Akeu
A l’Ouest
Les Jingpo appelés en Birmanie les Kachin
Les Shui, qui sont proche des Bouyei et des Zhuang
Dans la région de Dali les Bai que l’on retrouve également au Nanzhao
Dans le centre subsiste une minorité mongole
Dans tout le Yunnan
Les Yi
Les Miao – voir ci-après.
Les Hui (.ou Huihui.) de religion musulmane étaient à l’origine des marchands musulmans venus d’Asie Centrale.
Au XIIIème siècle le royaume indépendant du Dali était dirigé par les tribus Bai et Yi. Au Yunnan la tribu la plus imposante est celle des Yi, suivi des Miao.
Au Guizhou les minorités les plus importantes sont celles des Bouyei (.également présente au Yunnan.), des Dong, des Miao (.voir ci-après.). Les Gelao sont peut-être des cousins éloignés des Miao. Vivent également au Guizhou les Dong de langue sino-tibétaine.
Les Zhuang (.qui signifie « Brave » en chinois.) connus dès le XIème siècle constituent la plus importante minorité au Guangxi.
Les Miao Yao et She :
Miao signifie « Chat » ou « Sauvage » en chinois sont également appelés Ge. Il y a les Miao Noirs, Bleus, Rouge, Blancs, Fleurs. Très probablement originaire du Guizhou, ce groupe linguistique, nomade, se retrouvent actuellement dans le Guizhou, le Sichuan, le Hunan, au Yunnan et dans le nord du Vietnam, du Laos et de la Thaïlande. Ils sont devenus des montagnards cultivant sur brûlis. Les Miao / Yao sont proche des dialectes sino-tibétains. Actuellement l’on distingue les Miao Centraux de langue hmou, et les Miao occidentaux de langue hmong. L’on distingue également deux groupes de Yao, les Miên et les Mun. Pour le chamanisme miao voir l'additif 6.
Selon la légende le chien du miao Gao Lao monta 9 fois au ciel occupé par le dieu Gao Hu, ce chien fit mieux que le prophète Mohammed ! A l’époque Taiping se soulèvent les Nian, les Hui et surtout les Miao entre 1.855 et 1.872. Le chef miao Zhang Xiu Mei se battit pour l’indépendance de son peuple, mais fut défait, il mourut martyrisé par les Chinois. La révolte des Taiping provoqua la mort de plus de 20 millions de personnes.